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Ciné mon mardi : ' Le Voyage de Chihiro ' de Hayao Miyazaki

Bonjour à vous, spectateurs de Ciné mon Mardi, fidèles ou occasionnels, cinéphiles chevronnés ou amateurs avertis d'un cinéma de qualité,
En cette fin d’année, quel plaisir de reprendre contact avec le monde des enfants !
Un film d’animation ? Inspiré d’un manga ? Oui ! Mais attention, les films de Hayao Miyazaki, maître incontesté de l’animation japonaise, ne s’en tiennent pas à un manga classique. Miyazaki aborde maintenant depuis plus de quarante ans des thèmes aussi actuels que l’écologie, le féminisme ou encore le pacifisme. Avec Le voyage de Chihiro, Miyazaki a réalisé un récit d’initiation où interviennent les esprits du monde shintoïste qui a longtemps habité la culture nippone.

Bonne fin d’année à tous !
L’équipe de Ciné mon Mardi


Pour commencer
Chihiro et ses parents cherchent une maison et arrivent devant un tunnel. D’entrée, Chihiro rechigne à les suivre. Au bout du tunnel, un parc d’attraction abandonné où ses parents commencent à manger goulûment. Chihiro s’est délibérément éloignée d’eux, mais quand elle les retrouve, le basculement a déjà commencé.
Et comment Chihiro pourra-elle trouver son chemin et revoir ses parents ?

Allons plus loin
Chihiro, timide, se contente de se méfier et de s’éloigner de ses parents. Cette séparation l’amène à découvrir le mal, le goût du pouvoir et de l’argent, et l’amène également à mettre en œuvre toute son énergie pour améliorer les choses et sortir d’un cycle infernal.
Pour son scénario, Miyazaki s’est inspiré à la fois d’un livre et de son observation de fillettes autour de lui. Il met en scène une héroïne ordinaire qui veut s’affranchir du modèle parental, et non une guerrière comme princesse Mononoké.

Les mots du réalisateur
« Mon film parle des efforts qu'il faut produire pour devenir un être humain. Des choses comme le fait de travailler, de penser très fort à quelqu'un, de ne pas toujours s'en remettre à l'argent - des choses simples en fait - ont touché le public. Ce qui se passe au début du film avec la famille, les deux parents détachés de leur enfant, leur fille qui ne les écoute pas, est très représentatif de ce qui se passe aujourd'hui au Japon. » (Le Monde, avril 2002)

Avec ce récit initiatique, Miyazaki nous montre également le monde des esprits inspiré par la religion shintoïste. Miyazaki en retient le respect des animaux et de la nature avec lesquels l’être humain doit rester en connexion sacrée pour s’épanouir et progresser, y compris dans son rapport solidaire aux autres.
Le thème central du film reste toutefois, au travers du personnage de Chihiro, la découverte de soi-même, dans un monde où les individus peuvent être dominés et privés de leur identité. L’ambiguïté du personnage « Sans visage » semble en être le symbole. Le film, selon Miyazaki, parle des efforts nécessaires pour s’accomplir comme humain, en mettant l'accent sur des valeurs simples comme le travail, le refus de s'en remettre à l'argent, l’attention portée aux autres et à la nature. C’est ainsi que Chihiro nettoiera le monstre-fleuve pollué.

Le réalisateur
Hayaho Miyazaki commence sa carrière en collaboration avec un autre réalisateur IsaoTahakata, spécialisé dans les Mangas. C’est en 1981 qu’il fonde avec son ami les Studios Ghibli, siège d’une intense activité de création artisanale, avec un grand niveau d’exigence. C’est avec Princesse Mononoké, sorti en 1997 qu’il connaît enfin un grand succès commercial au Japon, et très vite au-delà. Le voyage de Chihiro, sorti en 2001, est considéré par beaucoup comme son deuxième chef d’œuvre.