UNE PRODUCTION CONTRÔLÉE DE TRUFFES BLANCHES "MADE IN FRANCE"
Tuber magnatum Pico, connue sous le nom de Truffe blanche du Piémont ou Truffe blanche d’Italie, est la truffe la plus rare et la plus chère du monde. Récoltée exclusivement en forêt dans quelques pays d’Europe, l’offre ne parvient pourtant pas à répondre à la forte demande mondiale que suscite ce champignon.
Depuis 2008, après 9 ans de recherches conjointes entre INRAE et les Pépinières ROBIN (Saint-Laurent du Cros/Hautes-Alpes), les premières plantations truffières de ce champignon ont été faites en France. Ainsi, la persistance de la truffe blanche a pu être vérifiée dans des truffières âgées de trois à huit ans, et dans l’une d’elles (âgée de quatre ans), les premières récoltes ont eu lieu en 2019. Les résultats scientifiques de ces travaux viennent d’être publiés aujourd'hui dans la revue Mycorrhiza.
La production de fructifications de cette truffe blanche dans une plantation extérieure à sa zone naturelle d’origine est une première mondiale. Elle ouvre la voie au développement de sa culture en France mais aussi ailleurs dans le monde.
La truffe blanche en quelques mots
La truffe blanche italienne (Tuber magnatum Pico) est la star des truffes pour de nombreux grands restaurants gastronomiques à travers le monde. Son parfum particulier la rendait déjà unique dans les années 1700, alors que les princes de Savoie l’utilisaient dans leurs négociations diplomatiques. La fructification (truffe) de T. magnatum est produite par un champignon qui vit en symbiose avec...
UNE PRODUCTION CONTRÔLÉE DE TRUFFES BLANCHES "MADE IN FRANCE"
Tuber magnatum Pico, connue sous le nom de Truffe blanche du Piémont ou Truffe blanche d’Italie, est la truffe la plus rare et la plus chère du monde. Récoltée exclusivement en forêt dans quelques pays d’Europe, l’offre ne parvient pourtant pas à répondre à la forte demande mondiale que suscite ce champignon.
Depuis 2008, après 9 ans de recherches conjointes entre INRAE et les Pépinières ROBIN (Saint-Laurent du Cros/Hautes-Alpes), les premières plantations truffières de ce champignon ont été faites en France. Ainsi, la persistance de la truffe blanche a pu être vérifiée dans des truffières âgées de trois à huit ans, et dans l’une d’elles (âgée de quatre ans), les premières récoltes ont eu lieu en 2019. Les résultats scientifiques de ces travaux viennent d’être publiés aujourd'hui dans la revue Mycorrhiza.
La production de fructifications de cette truffe blanche dans une plantation extérieure à sa zone naturelle d’origine est une première mondiale. Elle ouvre la voie au développement de sa culture en France mais aussi ailleurs dans le monde.
La truffe blanche en quelques mots
La truffe blanche italienne (Tuber magnatum Pico) est la star des truffes pour de nombreux grands restaurants gastronomiques à travers le monde. Son parfum particulier la rendait déjà unique dans les années 1700, alors que les princes de Savoie l’utilisaient dans leurs négociations diplomatiques. La fructification (truffe) de T. magnatum est produite par un champignon qui vit en symbiose avec des arbres tels que les chênes, les saules, les charmes et les peupliers. Cette truffe est récoltée naturellement en Italie, dans la péninsule balkanique, plus rarement en Suisse et dans le sud-est de la France.
La production annuelle de cette truffe est de quelques dizaines de tonnes. Les tentatives de culture de T. magnatum ont commencé dans les années 1970 en Italie, où plus de 500 000 plantes ont été vendues. Les premières truffes ont été récoltées 15 à 20 ans après la plantation, uniquement dans une dizaine de plantations, toutes situées dans des zones où cette truffe est présente naturellement. Il est donc impossible de confirmer que la production est due aux arbres plantés ou à la truffe présente naturellement dans ces régions.
9 ans de recherches
Depuis 2008, la Pépinière ROBIN (Saint-Laurent du Cros/Hautes-Alpes) commercialise des arbres mycorhizés par T. magnatum suivant le procédé INRAE/pépinières ROBIN (sous licence et contrôle d’INRAE). Chaque plante est ainsi vérifiée individuellement avant sa commercialisation par des experts INRAE, qui contrôlent la présence de la truffe en analysant des caractéristiques morphologiques et effectuant des analyses ADN.
Dans un programme de recherche conjoint INRAE/pépinières ROBIN, cinq plantations françaises ont été étudiées. Le premier résultat est la persistance dans le sol trois à huit ans après plantation de la truffe blanche pour quatre plantations réparties dans des régions au climat différent (Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche Comté et Nouvelle Aquitaine). Le principal résultat de ce travail a été la récolte en 2019 de trois truffes et quatre en 2020 dans la plantation de Nouvelle-Aquitaine. Ces truffes sont ainsi les premières récoltées dans une plantation en dehors de l'aire de répartition géographique naturelle de cette espèce.
La trufficulture connaît un essor mondial depuis quelques années. En France, elle se développe également dans de nombreuses régions en permettant aux agriculteurs de se diversifier tout en respectant l’environnement : c’est une culture agro-écologique ne nécessitant pas d’intrants chimiques et favorisant la biodiversité. Les résultats de cette étude ouvrent la voie à la culture de T. magnatum hors de sa zone de distribution naturelle, à condition de planter des plants mycorhizés de haute qualité dans des sols adaptés et d'appliquer une gestion appropriée des plantations.
Une première mondiale saluée aujourd’hui par Joël GIRAUD, secrétaire d'État auprès de la ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, chargé de la Ruralité. « En tant qu’ancien député des Hautes-Alpes et membre du Gouvernement en charge de la défense des territoires ruraux, je tenais à saluer cette première mondiale. Elle illustre parfaitement toute la capacité d’innovation de la ruralité que le Gouvernement accompagne et encourage ».